












Fin de semaine chargée contre le VIH/Sida, hier nous étions sur L’info du vrai de Canal + pour parler vivre avec le VIH, demain nous vous attendons au Majestic Bastille pour la Projection Gratuite – Loïc, séropo indétectable d’Iris Lebrun en leur présence et tout le week-end au Printemps des Assoces : 20ème édition ! [Évènement officiel] stand 44 (univers Santé et Handicap)
Les ActupienNEs ont hâte de vous retrouver sur ces événements
Position partagée par Les ActupienNEs, Bi’Cause, l’Inter LGBT, LGBTQI-Pouppette, Les Séropotes et Urgence Homophobie
Depuis la révision des critères de sélection des candidats homos, bis et HSH au don du sang de l’été 2016, passant d’une interdiction totale à une interdiction temporaire, sur condition d’un an d’abstinence sexuelle avec un partenaire de même sexe, au regard des études menées ensuite par les agences sanitaires (Complidon, étude de risques résiduels en cas l’abaissement de la durée d’abstinence à 4 mois ou en cas d’égalité avec les donneurs hétérosexuels basée sur 1 partenaire dans les 4 mois précédant le don), les ActupienNEs, Bi’Cause, l’Inter LGBT, LGBTQI-Pouppette, les Séropotes et Urgence Homophobie plaident pour une modification des critères d’interdiction au don du sang allant dans le sens d’une égalité totale de traitement entre individus quel que soit son orientation sexuelle, donc penchant pour le scenario 2 présenté à la ministre de la santé (1 partenaire dans les 4 mois précédant le don).
Notre position se développe sur les 3 points suivants.
L’étude Complidon de Santé Publique France a rendu un tableau positif en termes de sécurité du don suite à la modification des critères d’ajournement du don du sang aux homos-bisexuels à l’été 2016. Si des lots ont été identifiés contenant du VIH, leur nombre n’augmente pas suite à cette révision, elle concerne les mêmes publics, les femmes hétérosexuelles et les hommes homo-bisexuels ou ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH). Parmi eux, les hommes identifiés comme séropositifs étaient à des stades précoces, de moins de 6 mois après la contamination, en même proportion avant et après la révision.
A partir de ces données et du calcul de l’incidence au VIH chez les HSH, il a été possible de calculer le risque résiduel de cette révision sur le nombre de poches récoltées contaminées. S’il était de 1/6 000 000 avant 2016, il a été calculé de 1/5 200 000 sur la période 2015-2017, donc une différence trop faible pour estimer un surrisque. Il faut préciser, de surcroit, que sur la période juillet 2016 – décembre 2017, après la révision, le risque est de 1/6 400 000 soit le niveau global d’avant révision.
Les calculs des risques résiduels en fonction des 2 scenarii pour une nouvelle révision des critères montrent que ce risque ne diffère pas soit de la situation actuelle (scénario 1) ou de celle antérieure à l’été 2016 (scénario 2).
Le scénario 1 basé sur une condition d’abstinence de 4 mois pour les donneurs HSH présente un risque résiduel équivalent à celui calculé dans l’enquête Complidon sur la période actuelle d’une abstinence d’un an. Cela n’est guère étonnant, eu égard au comportement en vie réelle des donneurs HSH, qui n’ont pas tous été compliants à cette abstinence sur un temps aussi long, mais qui n’ont visiblement pas représenté de risque augmenté sur le nombre de poches détectées contaminées au VIH.
Le scénario 2 basé sur une condition d’un partenaire dans les 4 mois précédant le don présente un risque 1,5 fois supérieur à celui actuellement (1/ 4 300 000), mais il rejoint le niveau du risque résiduel de la période des 18 mois antérieurs au changement de critères calculé au sein de l’étude Complidon (1/4 350 000) et est moins élevé que le risque résiduel de la période 2011-2013 (1/3 450 000). Il est intéressant de souligner cela, sachant qu’il y avait déjà des HSH qui donnaient, contrevenant à l’interdiction totale en vigueur, et que sans l’insistance des associations LGBTI, la question de la remise à plat des critères d’interdiction des HSH n’auraient pas été soulevée et étudiée conduisant à la révision de 2016. Le risque résiduel d’avant l’été 2016 était donc considéré comme acceptable par les autorités sanitaires. Ce risque résiduel a donc été estimé être similaire si on établissait une égalité de critères quel que soit l’orientation sexuelle du donneur.
De plus, ces calculs sont des estimations avec leur marge d’incertitude. D’une part, pour le scenario 2, il a fallu calculer la proportion d’HSH ayant eu des rapports sexuels entre hommes dans l’année, mais pas dans les 4 mois, en extrapolant à partir de données approchantes sur 6 mois et au sein de l’étude ERAS 2017, qui a touché un public d’homos et de bis fréquentant des réseaux communautaires, plus fréquemment exposés à un risque de séroconversion que l’ensemble des HSH et des homos n’évoluant pas dans ces contextes. La donnée calculée est donc sur une hypothèse haute de risque et influence le calcul de risque résiduel final.
D’autre part, les calculs de risques en vie réelle ont montré un risque beaucoup plus faible que celui estimé suite à la révision de 2016, suite à une meilleure adhérence aux critères (compliance), il ne serait pas étonnant que nous assistions à la même dynamique quel que soit le scenario.
De toute évidence, ne pas faire évoluer le critère d’inclusion des HSH au don du sang vers plus de souplesse et vers l’égalité relèverait d’un statu quo incompréhensible au vu des études de risques à notre disposition.
L’apport de Complidon est d’interroger les donneurs sur leurs pratiques et les raisons de leur non compliance aux règles établies par l’EFS. Alors que les critères édictent les mêmes règles pour tous les HSH, à partir des analyses épidémiologiques sur le VIH/sida dont les dynamiques de contaminations par population, il faut rappeler que les comportements varient suivant les individus : par exemple, il a été estimé par Santé Publique France qu’à Paris 1 homosexuel sur 5 est séropositif, ce qui veut dire que 4 sur 5 sont séronégatifs sans qu’ils soient voués à changer de statut. Au sein des donneurs HSH de Complidon ayant eu des relations sexuelles dans les 12 derniers mois, donc non compliants, 6.36% ont eu au moins 2 partenaires dans l’année, 22% furent monopartenaires, 11% n’ont eu qu’une relation sexuelle avec un homme dans l’année.
L’EFS ne prend pas en compte cette diversité de comportements quand il décide de réfléchir en termes de populations à risque suivant les dynamiques épidémiologiques. C’est mettre sur le bas-côté, en plus d’imposer une norme d’abstinence sexuelle d’un an, des gens qui pourraient rentrer dans le don sans faire courir de risque au receveur.
Alors que les campagnes grand public de prévention du VIH et des IST insistent sur la palette actuelle des outils à combiner, pour s’en préserver, les critères au don du sang visant les HSH sont monolithiques par leur préférence de l’abstinence.
Pour l’EFS, un rapport sexuel entre hommes protégé par un préservatif reste un rapport à risque. La logique d’imposition de l’abstinence sexuelle, qui a échoué dans toutes les politiques passées aux Etats-Unis et dans plusieurs pays africains, sous influence religieuse, montre que l’outil prophylactique qu’est le préservatif ne serait pas fiable alors qu’il reste la norme centrale des politiques de prévention étatiques. Comment s’étonner que 41% des HSH qui ont donné leur sang en ayant eu une ou plusieurs relations sexuelles dans l’année aient justifié leur acte par l’utilisation systématique d’un préservatif ? C’est par la confiance mise dans cet outil et son efficacité préventive avérée qu’ils évaluent leur aptitude à donner sans risque.
De même, l’arrivée de la PrEP n’a pas changé cet axe, puisqu’unE donneurSE ayant unE partenaire sous PrEP depuis 4 mois n’est pas considéréE comme sûrE pour donner son sang. C’est ne pas prendre en compte le suivi médical des personnes sous PrEP, les dépistages tous les 3 mois et le traitement des IST, si elles se présentent et sont diagnostiquées, puisque non arrêtées par la barrière médicamenteuse. C’est donc un risque qui baisse pour sonA partenaire.
Mais encore, l’EFS ne prend pas compte la donnée essentielle, validée scientifiquement ces dernières années, que représente le TAsP, soit le traitement comme prévention, qui permet aux séropositifVEs au VIH sous traitement d’arriver à une charge virale indétectable et de n’être plus contaminantE pour sonA partenaire séronégatifVE, potentiellement candidatE au don du sang. Pourtant, celuiELLE-ci restera refuséE au don parce qu’en couple avec une personne séropositive, quel que soit le niveau de sa charge virale, et se verra imposer une période d’abstinence sexuelle de 4 mois avec sonA partenaire.
Enfin, alors que l’hépatite C se guérit grâce à la mise à disposition des nouveaux traitements efficaces, les antiviraux à action directe, les personnes anciennement infectées restent interdites à vie et ne rentrent pas dans la catégorie d’une contre-indication de 4 mois après la guérison d’une IST ou d’un an, comme pour la syphilis. C’est contradictoire avec le fait d’accepter unE donneurSE dont leA partenaire a une ARN au VHC négative depuis plus d’un an, donc considérée comme guérie.
D’une, son principe même est contrecarré par l’emploi du préservatif ;
De deux, la durée est l’autre problème, parce que non réaliste et viable sur une si longue durée et de manière répétée. Ce problème avait déjà été soulevé, tant par les associations LGBTI et de santé que par la DGS, lors des discussions préparant aux modifications des critères en 2016 ; pourtant c’est la durée la plus longue qui fut choisie ;
De trois, cette abstinence visant uniquement les HSH est vécue comme une discrimination alors que 58% de donneurs HSH sondés ne veulent pas être jugés d’après leur orientation sexuelle. D’autant plus que se basant sur les dynamiques épidémiologiques du VIH/sida, il devrait avoir également des critères spécifiques visant les jeunes dans leur globalité (qui présentent le plus grand nombre de contaminations aux IST), les femmes hétérosexuelles cisgenres (parce que le vagin est physiologiquement plus vulnérable aux contaminations que le pénis) et les personnes originaires d’Afrique subsaharienne (qui représentent l’autre grande population touchée par les contaminations à côté des HSH), hors ce n’est pas le cas, il n’y a que les HSH et leurs partenaires qui sont spécifiquement visés par l’EFS.
Tant que les critères d’exclusion seront à un tel niveau de dureté au point d’être déconnectés des comportements et des données scientifiques sur les risques de contamination (préservatif, TAsP, PrEP, fenêtre silencieuse des tests de dépistage (9 pour le VIH, 22 pour le VHC)) et rejetés par les personnes analysant leurs comportements préventifs, il y aura de forts taux de non compliance. A cela s’ajoute le fait que la non compliance existait déjà avant la révision de 2016 et que les comportements actuels n’ont pas fait augmenter le risque résiduel sur le volume de poches contaminées.
Ainsi, ce qui ressort des données de Complidon est que le taux de compliance et la véracité des comportements rapportés lors des entretiens et le niveau de dureté des critères sont inversement proportionnels. Les donneurs HSH associés à des taux non négligeables de non compliance en fonction de certains critères seraient davantage compliants avec des critères moins drastiques et rapporteraient davantage leurs comportements réels lors des entretiens pré-dons. Il y a donc tout intérêt à aligner les critères d’inclusion des HSH sur les hétérosexuels.
Les préoccupations autour de la non compliance des donneurs sont à mettre en balance face au peu de recherches de diffusion d’informations auprès de ceux-ci permettant de leur faire prendre conscience de leurs comportements, de leur aveuglement conscient ou inconscient face à certaines échelles de risques dépendant du milieu dans lequel ilELLEs évoluent et des relations qu’ilELLEs nouent, et face au besoin de davantage de pédagogie autour de la notion de fenêtre silencieuse des tests de dépistage pour l’infection à VIH.
Nous constatons positivement le changement de braquet de la part de l’EFS, en lançant le projet INNOVADON 2020, alors que les discussions en 2015-2016 sur l’information aux donneurSEs n’avaient pas été suivies d’effets.
Nous poussons à la réalisation de campagnes d’incitation au don explicitant certains critères d’exclusion ou détaillant les comportements préventifs à avoir pour pouvoir se présenter au don sans crainte de se faire refouler. Il faut sortir d’une communication de crise, seule reprise par les médias, sur le besoin de poches de sang par crainte d’une pénurie alors que cela ne s’est jamais produit. Cette information est à délivrée à l’issue des entretiens faits avant chaque don pour que leA candidatE maintiennent des comportements adaptés à son intégration au don du sang.
Cela peut se traduire par une plaquette sur les modes de contamination aux IST, par la palette d’outils de prévention à notre disposition, par les différents modes de dépistages existants, par un planisphère des maladies tropicales, les zones à risques et les dynamiques de progression des épidémies affiché ou diffusé par vidéo.
L’incitation au dépistage doit être répétée, pour que ce geste devienne habituel, surtout dans un contexte national où 30000 personnes ne connaissent pas leur séropositivité au VIH et peuvent venir se présenter au don sans conscience du risque. Nous recommandons la délivrance d’un autotest de dépistage et une ordonnance pour un test en laboratoire, après l’entretien, que leA candidatE soit acceptéE ou refuséE au recueil de son sang. Des publicités générales de l’EFS doivent insister sur ce geste préventif dans le cadre d’une démarche de don.
Les vaccinations contre les hépatites A et B et le papillomavirus (HPV) doivent également être l’objet de promotion.
Ces actions d‘informations, au sein des centres, en plus de la communication externe, n’auront d’impact que si le cadre pour recueillir la parole de la personne lors du questionnaire et de l’entretien est bienveillant et non suspicieux et garant de la confidentialité des données délivrées. Ces problèmes de bienveillance et de confidentialité ont été soulevés par 10% et 7% des HSH non compliants au sein de l’étude Complidon.
Ces actions de prévention relayées par l’EFS doivent avoir pour but que leA donneurSE considère que le souci de sa santé globale est primordial pour assurer la santé du/de la receveurSE par le sang qu’ilELLE aura donné.
Sans cette pédagogie active, pré-pendant-post entretien et don, il n’est pas étonnant que les donneurs, notamment HSH, autoévaluent leurs comportements et ne soient pas compliants à certains critères d’exclusion, surtout quand ceux-ci semblent et sont disproportionnés.
En conclusion, si le don du sang n’est pas un droit, puisque le seul droit est celui à la sécurité du receveur d’avoir un produit sanguin sûr de toutes maladies, nous pouvons dire que c’est dans la perpétuation de critères de sélection basés sur des populations à risques, visant une catégorie de personnes (les HSH, tout comme les partenaires de travailleuse du sexe ou d’usager de drogue) et non basés sur les comportements individuels, associée à la non prise en compte des outils de prévention actuels validés par la recherche que sont le préservatif, la PrEP et le TAsP, et un déni d’informations fournies sur le rappel des actions préventives à adopter (protection, dépistage) pour prendre soin de santé et continuer à être unE candidatE au don du sang, que réside l’aspect discriminatoire des critères actuels visant les personnes homo-bisexuelles et HSH.
Faire évoluer ces critères vers l’égalité de traitement entre touTEs fera cesser cette situation vécue comme injuste, améliorera la compliance et ne fera pas courir plus de risques qu’antérieurement à la révision de 2016.
Nous insistons sur la poursuite des relations entre les acteurs associatifs et les instances sanitaires dans l’échange d’informations nécessaires à la poursuite d’un don du sang sûr et non discriminatoire.
D’une part, la révision espérée des critères débouchera sur une nouvelle enquête de compliance des donneurSEs de sang et un nouveau calcul de risques en vie réelle. Nous demandons l’inclusion des associations dans la rédaction des questions de Complidon2, pour éviter certains manques mis en évidence dans la première étude, déjà notifiés lors des réunions de travail en 2016 (recours au dépistage, comportements en fonction du contexte réglementaire, évolutions possibles, etc), sur le modèle de co-construction du questionnaire pré-entretien actualisé suite aux modifications des critères en 2016 et de celui de l’étude Complidon.
D’autre part, nous réclamons l’inclusion des associations d’usagèrEs de drogue et de travailleurSEs du sexe à la table des discussions avec les autorités concernées, pour réviser les critères d’inclusion visant leurs partenaires, qui ont été durcis à l’été 2016 sans qu’elles soient auditionnées auparavant.
Contacts :
Les ActupienNEs :
Mikaël ZENOUDA, responsable du pôle Prévention, 0613508980, coordination@lesactupiennes.fr
Inter-LGBT :
Laurent JOURDAIN-DEDIEU, délégué Santé, 0681103040, laurent.jourdain-dedieu@inter-lgbt.org
Les Séropotes :
Roman KRAKOVSKY, président, 06 19 80 52 14, president@seropotes.org
Epidémiologie
– les critères d’ajournement se basent sur l’épidémiologie du VIH/sida et des IST (évolutions des contaminations sur une année et au sein d’un groupe donné) pour justifier des ajournements visant des catégories de population (homos-bis et HSH, travailleurSEs du sexe, usagèrEs de drogue et leurs partenaires).
– les instances sanitaires bien connues de la lutte contre le sida et de ses associations travaillent sur la mise en oeuvre du don du sang (Santé Publique France, Institut National de Veille Sanitaire, Direction Générale de la Santé).
Dépistage
– les outils de dépistage les plus fins et techniquement performants sont utilisés sur les poches de sang collectées.
– la fenêtre silencieuse des tests de dépistage des IST empêchant de repérer une séropositivité très récente est utilisée parmi les raisons de critères d’ajournement spécifiques.
Prévention
– le don du sang a besoin que ses donneurSEs ne se contaminent pas pour conserver une base suffisante pour assurer ses réserves de poches de sang disponibles pour les receveurSEs en demande ; la prévention fait partie intégrante de la lutte contre le sida.
– les outils de prévention ne sont pas pris en compte dans la définition du risque ou de la protection lors d’un rapport sexuel (préservatifs, PrEP).
– l’EFS et la DGS ne reconnaissent pas la charge virale indétectable d’unE séropo comme protégeant d’une contamination pour sonA partenaire séronégatifVE (TAsP).
– Un rapport sexuel à risque n’est pas défini par les instances sanitaires (EFS, DGS).
– l’abstinence sexuelle n’est pas un recours efficace en vie réelle pour réduire un risque de contamination au VIH et aux autres IST, alors qu’elle est imposée aux homos, bis et HSH. Elle est absente des discours de prévention associatifs et étatiques, mais employée par l’EFS et la DGS.
– les donneurSEs ou futurEs candidatEs au don ne sont pas suffisamment informéEs sur le VIH et les IST (définitions, modes de transmission, outils de prévention).
En tant que patientEs expertEs, nous revendiquons notre place à la table de travail et notre parole publique sur le don du sang et ses critères d’exclusion.
Résultats principaux en Février 2019
L’essai a débuté en janvier 2015 et s’est terminé en avril 2018.
165 participantEs ont été inclusEs (117 hommes et 48 femmes) dans 17 centres en France et 3 en Espagne.
Le diagnostic de découverte du VIH datait de 1995 en médiane. Moyenne d’âge de 52 ans (le plus jeune de 45 ans et le plus âgé de 84 ans). La charge virale contrôlée (< 50 copies/ml) depuis 6,9 ans en médiane. Un nadir de CD4 (la valeur de CD4 la plus basse atteinte par unE patientE dans l’historique de sa maladie) de 200 cellules/ml et 22% des participantEs ont présenté dans le passé une infection classant Sida.
Quels sont les résultats de l’essai ? L’essai a montré que la bithérapie raltégravir + étravirine permet de maintenir une charge virale contrôlée chez les participants de 45 ans et plus avec bénéfices sur les paramètres métaboliques et inflammatoires
L’efficacité virale a été maintenue chez 99,4% des participantEs après 1 an et 98,7% après 2 ans. Seulement 2 échecs virologiques ont été observés au cours de l’essai. Aucune résistance aux traitements du groupe des inhibiteurs d’intégrase n’a été détectée, en revanche une sélection de mutation conférant à une résistance à l’étravirine chez l’un des participants a été retrouvée et cette même mutation étaient déjà présente chez un autre patient avant le début de l’étude, mais n’avait pas été détectée dans son historique médical. Le traitement de ces 2 patients a été modifié en conséquence.
Après 24 mois de bithérapie raltégravir + étravirine, l’essai a montré une amélioration du bilan lipidique sanguin ainsi qu’une augmentation du ratio CD4/CD8 et une diminution de certains marqueurs d’inflammation.
Sous-étude DEXA : la densité minérale osseuse a augmenté chez 81 participantEs.
L’indice de masse corporelle a augmenté de + 0,6 avec une prise de poids de 2,2 kg en 2 ans.
Une sous-étude quantifiant le virus dans le sperme chez 26 hommes a montré des charges virales VIH contrôlées dans le liquide séminal pour 25 d’entre eux. Seul 1 participant avait une charge virale à 505 copies/ml dans le liquide séminal. Ces résultats correspondent à ce qui est observé généralement dans les essais cliniques.
La tolérance des traitements a été surveillée durant l’essai. 35 évènements indésirables graves ont été déclarés dont 5 ont été considérés comme liés au traitement de l’essai. 10 participantEs ont arrêté la prise de raltégravir + étravirine avant la fin de l’essai pour évènements indésirables ce qui a donné un taux de succès du traitement de 95,1% à 1 an et de 92,7% à 2 ans.
Quelles sont les perspectives ? Cet essai valide la bithérapie raltégravir+étravirine qui est une association efficace et sûre chez des personnes âgées de 45 ans et plus, infectées par le VIH-1 et traitées par des ARV depuis de nombreuses années. Elle génère également un bénéfice au niveau inflammatoire, immunitaire, des lipides et de l’os.
Pr Christine KATLAMA Hôpital de la Pitié Salpêtrière 47-83 Bd de l’Hôpital 75013 Paris.
Mettre en place un allègement thérapeutique pour une personne séropositive permet d’améliorer sa qualité de vie, de corriger ou réduire les effets indésirables, de limiter les interactions médicamenteuses. Cet allègement thérapeutique ne doit pas être fait n’importe comment, de sa propre initiative et toujours dans un accord patientE/médecin. Et certaines conditions impératives doivent être remplies : succès thérapeutique, charge virale indétectable de plus de 12 mois et une bonne observance.
Deux options :
1- Il peut s’agir de prendre moins de chimie, c’est-à-dire espacer les prises (prendre par exemple ses antirétroviraux seulement 5 ou 4 jours par semaine) ou encore réduire la posologie.
2- Ou prendre moins de molécules, en passant d’une trithérapie à une bithérapie, voire à une monothérapie. Aussi, il est à rappeler que l’allègement est à distinguer de la simplification, qui est le fait de prendre moins de prises par jour, ou encore prendre moins de comprimées, tout en restant sur une trithérapie (souvent un combo, un comprimé regroupant plusieurs molécules, en une seule prise par jour).
Les conditions du succès thérapeutique de l’allègement se vérifient au maintien d’une charge virale indétectable, d’une amélioration des paramètres biologique et à l’amélioration ressentie par la personne sur son état physique (baisse des effets secondaires indésirables des traitements) et mental et surtout au maintien de l’observance de la prise du traitement.
Il s’agit de prendre son traitement 5 voire 4 jours consécutifs et faire une pause des prises les jours restant. Au cas par cas, cette stratégie de prise discontinue peut être envisagée. Lors de l’essai ouvert ANRS162-4D*, sur 100 patients en succès virologique sous une trithérapie depuis au moins 12 mois, 96% des patients étaient toujours en succès thérapeutique sous le schéma 4 jours sur 7. Des essais de plus grande ampleur sont en cours, incluant un plus grand nombre de trithérapies : cet allègement pourrait être possible avec chaque trithérapie pour 45% des séropos traitéEs et indétectables selon le Dr De Truchis, sans besoin de switch (changement de molécules).
L’indétectabilité, observée sous trithérapie lors d’un succès virologique, est vérifiée également dans le cadre d’un certain nombre* de combinaison « switch » en bithérapie. Des questions restent tout de même en suspens pour le traitement par bithérapie et il en ressort qu’il doit faire l’objet de recherches plus approfondies. A contrario, beaucoup de données existent sur les monothérapies, qui sont possible ou à exclure*. Quoiqu’il en soit, un passage en bithérapie ou en monothérapie doit s’initier en accord mutuel avec l’infectiologue et une nouvelle surveillance virologique adaptée.
L’allègement thérapeutique ouvre plus de place aux médicaments génériqués, puisque passer à une bithérapie ou une monothérapie nécessite de « casser » sa trithérapie en un seul comprimé journalier (ces dernières étant protégées par un brevet). Nous rappelons que l’intérêt économique ne doit pas jouer dans l’accès aux soins et dans le choix des traitements nécessaires aux séropositifVEs, étant une question plus large de politique du système de fixation des prix des médicaments.
S’il n’existe pas à l’heure actuelle de données objectives sur l’amélioration de la qualité de vie et une diminution des effets indésirables, de nombreux malades affirment que cette dernière s’est améliorée. Ce que l’on peut affirmer c’est que dans le cadre du vieillissement des PVVIH réduire les polymédications est un enjeu important. Passer à une bithérapie ou à un traitement par intermittence peut aussi faire réapparaître des vieilles peurs des séropos : voir sa charge virale redevenir détectable, être potentiellement contaminantE à nouveau, ne plus prendre un seul comprimé par jour, etc. Les séropos qui se portent bien sont ceuxCELLES qui ont réussi à retrouver un équilibre social, familial, amoureux et médical. L’allègement thérapeutique doit être fait avec leur accord et l’argument économique du coût du traitement ne doit pas interférer dans la décision. Cet allègement thérapeutique doit amener à une plus grande vigilance médicale.Il semble également que passer à un traitement disponible sous forme générique serait audible par touTEs les séropos si les économies obtenues étaient reversées dans le budget alloué à la prise en charge des séropos afin de l’améliorer.
* Rapport Morlat, Optimisation d’un traitement antirétroviral en situation de succès virologique https://cns.sante.fr/wp-content/uploads/2017/01/experts-vih_optimisation.pdf
On vous attend nombreuxSES le jeudi 7 mars à 18h pour une nouvelle séance du séminaire Kairos. Au programme, des militantEs de l’association « Les ActupienNEs » viendront nous présenter les spécificités de prise en charge des LGBTI (Lesbiennes, Gays, Bi, Trans et Intersexes) et séropos.
En tant que futur praticienNE, comment prendras-tu en compte le parcours de ces personnes? En quoi les politiques de santé publique laissent pour compte les LGBTI et séropositifVEs au VIH?
Jeudi 7 mars, 18h-20h
Amphi Portier, 15 rue de l’Ecole de Médecine
https://www.facebook.com/events/2182954835300916/?active_tab=about
La Page Facebook et le site internet www.lesactupiennes.fr est éditée par l’association Les ActupienNEs.
Les ActupienNEs
Association loi 1901 déclaré le 09/04/2018 à la Préfecture de Paris.
SIRET n° 839 437 415 00012
Tél. : 07 66 01 76 10
contact@lesactupiennes.fr
Les coordonnées de l’éditeur sont :
Les ActupienNEs
Tél. : 07 66 01 76 10
Le directeur de la publication est :
Romain Colson
Responsable de la rédaction :
Romain Colson
Le prestataire d’hébergement de la page Facebook est :
Facebook Ireland Limited
Hanover Reach, 5-7 Hanover Quay, Dublin 2, Irlande
http://www.facebook.com/help/contact.php?show_form=impressum_contact
ou impressum-support@support.facebook.com
Facebook, Inc. est une entreprise établie et enregistrée dans l’État du Delaware
Numéro d’inscription: 3835815, Secretary of State, State of Delaware
Le prestataire d’hébergement du site internet est :
1&1 Internet SARL
7, place de la Gare
BP 70109
57200 Sarreguemines C
1&1 IONOS Cloud GmbH
Greifswalder Str. 207
10405 Berlin, Allemagnee
L’utilisation de la page Facebook et du site internet intitulée « Les ActupienNEs » (ci-après les « Pages ») sont soumises à l’acceptation des présentes dispositions :
Les présentes Conditions générales d’utilisation sont soumises aux Conditions applicables aux Pages Facebook [http://www.facebook.com/policies/] instaurées par Facebook.
Ces Pages sont destinées à permettre aux usagers des Pages (ci-après les « Utilisateurs ») de partager des informations utiles et de poster des questions, remarques ou points de vue dans le respect de la Politique des commentaires (http://www.facebook.com/vih.sida/info) des Pages et de la loi française en vigueur.
La publication de Contenus fera l’objet d’un examen quotidien par notre modérateur qui pourra être amené à supprimer les Contenus qui contreviendraient à la Politique des commentaires des Pages.
Les Pages sont destinées aux résidents européens.
Ces Pages ne sont pas destinées à être consultée par les enfants de moins de 13 ans. Nous encourageons les parents à sensibiliser leurs enfants à l’utilisation d’Internet et aux informations qu’ils divulguent sur les sites Internet.
Propriété intellectuelle
L’intégralité des contenus des Pages sont détenues ou contrôlée par Les ActupienNEs (ci-après l’ « Editeur ») et protégés par des droits d’auteurs dans le monde entier. Vous pouvez télécharger les contenus des Pages uniquement à titre personnel et pour un usage non commercial. Aucune modification ou reproduction ultérieure des contenus ainsi téléchargés n’est autorisée. En dehors de l’hypothèse précitée, les contenus ne peuvent être ni copiés ni utilisés de quelque manière que ce soit.
Les dénominations commerciales, marques de fabrique, de commerce ou de service, ainsi que les logos et produits présentés sur les Pages sont protégés en France et dans le monde entier. Aucun usage ne peut en être fait sans autorisation écrite préalable de l’Editeur, sauf pour identifier les produits et les services de l’association.
Responsabilité
Le contenu offert par ces Pages n’est pas fourni par Facebook ou 1&1 IONOS mais par l’Editeur.
L’Editeur s’efforce dans la mesure du possible de présenter sur les Pages des informations justes et actualisées. L’Editeur ne fournit cependant aucune garantie quant à la précision, l’actualité, la pertinence ou l’exhaustivité de ces informations.
Les renseignements délivrés sur les Pages ne sont donnés qu’à titre informatif et ne constituent en aucun cas une consultation médicale ou une offre publicitaire.
L’Editeur ne pourra être tenu responsable des dommages directs ou indirects résultant de la consultation des Pages, de l’impossibilité de consulter les Pages ou de l’utilisation des informations diffusées sur les Pages.
Liens hypertextes
Les Pages peuvent comporter des liens hypertextes ou des références à d’autres sites Internet. L’Editeur n’exerce aucun contrôle sur les contenus des sites Internet tiers et ne pourra être tenu responsable des dommages directs ou indirects résultant de la consultation de ces contenus.
Toute création d’un lien hypertexte à destination des Pages devra faire l’objet d’une autorisation préalable par l’Editeur. Dans le cas contraire, l’Editeur se réserve le droit de supprimer le commentaire conformément à la Politique des commentaires des Pages.
Données personnelles
Toute donnée à caractère personnel communiquée à l’occasion de la connexion aux Pages est soumise aux conditions de la Politique des commentaires des Pages.
Les ActupienNEs ne recueille pas de contenus ou d’informations directement auprès des utilisateurs. Seul le modérateur en sa qualité est susceptible de recueillir de telles informations dans le cadre de sa mission quotidienne de surveillance des contenus publiés sur les Pages. Les contenus qui contreviendraient à la Politique sur les commentaires peuvent être adressés à Les ActupienNEs aux seules fins de respect de la règlementation.
Collecte de données par le site Facebook
Facebook reçoit des informations à votre sujet et se réserve le droit de les utiliser pour les services et les fonctions fournies par le site Facebook, en application de la Politique de confidentialité (http://www.facebook.com/about/privacy/) établie par Facebook et applicable à l’ensemble du site Facebook.com.
Lorsque vous naviguez sur cette Page, Facebook peut vous demander de fournir des données à caractère personnel notamment par le biais de formulaires (collecte active de données).
Cette collecte de données personnelles est faite par Facebook, indépendamment de Les ActupienNEs qui ne pourra être tenu pour responsable.
Accès aus Pages
L’Editeur se réserve le droit de modifier, de résilier, de suspendre ou d’interrompre à tout moment, pour toutes raisons et à sa seule discrétion, l’accès à tout ou partie de la Page, y compris notamment le contenu, les fonctionnalités ou les heures de disponibilité sans avis préalable.
En accédant et / ou en utilisant nos présentes Pages, vous confirmez que vous avez lu, compris et accepté, de respecter et de vous conformer à tous les termes et conditions du présent avis juridique.
Parce que nous, séropos sommes touchéEs par les maladies qui se greffent à nos corps : les cancers, les maladies cardio-vasculaires, l’insuffisance rénale, l’ostéoporose…
Parce que depuis 2016, nos médecins peuvent nous prescrire une activité physique adaptée…
…Et que le remboursement de ce dispositif par la Sécurité Sociale n’existe toujours pas !
L’association Les ActupienNEs, association de lutte contre le Sida et les pathologies associées et le Groupe Associatif Siel Bleu vous donnent rendez-vous dans le cadre du Grand Débat National à une réunion publique portant sur l’activité physique sur ordonnance,
Le samedi 23 février à 10h,
Mairie du IIème arrondissement de Paris,
8 Rue de la Banque, 75002 Paris.
Pour défendre l’ACTIVITE PHYSIQUE SUR ORDONNANCE, nous saisissons l’opportunité qu’offre le grand débat national.
Il s’agit de se rencontrer entre patientEs, acteurTRICES du sport et acteurTRICEs de santé pour envisager de porter des plaidoyers ensemble.
Nombre de places limitées
Inscription sur l’adresse mail : sg@lesactupiennes.fr
Vous avez plus de 50 ans ?
Nous lançons une grande étude sur la vie avec le VIH/Sida en France.
Venez échanger avec nous sur vos attentes et/ou de vos inquiétudes !
Pour participer à une réunion, inscrivez-vous au 07 66 01 76 10 ou par mail : vivreavec@lesactupiennes.fr
1er groupe prévu à Paris centre le 21 février à 17h