Au plus profond de nos vies de séropos se cache un virus.
Virus du rejet ; 88 % des jeunes franciliens déclaraient qu’ils refuseraient d’avoir des rapports sexuels même protégés par un préservatif avec une personne séropositive (enquête KAPB).
Virus de la précarité ; La « pauvreté en conditions de vie » touche près du tiers des séropos contre 13% de la population générale (enquête Vespa 2).
Virus de la solitude ; plus de la moitié des séropos sont célibataires (5ème enquête sur les discriminations), 40% vivent seules (55% chez les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes), auxquelles s’ajoutent ceuxCELLES qui vivent seulEs avec des enfants (8,6 %) (enquête Vespa 2).
Virus qui nous tue toujours, à petit feu :
CANCER : 1ère cause de mortalité des séropos, 36 % des décès annuels (Rapport Morlat).
MALADIES CARDIO-VASCULAIRES : 10 % de décès dus à des infarctus du myocarde, des accidents vasculo-cérébraux (AVC) et des insuffisances cardiaques.
INSUFFISANCE RENALE : 5 à 10 fois plus de risque de souffrir d’insuffisance rénale chronique et aigue que la population générale.
MALADIES METABOLIQUES (diabète, lipodystrophies, dyslipidémie) : les séropos de plus de 50 ans ont une prévalence du diabète de 10% (Dat’aids, 2000-2013).
TROUBLES COGNITIFS : la proportion de séropos, exposéEs à une déficience cognitive parce qu’ils sont infectéEs depuis de nombreuses années ou simplement parce qu’ils avancent en âge, ou les deux, ne cesse d’augmenter.
COINFECTION AVEC UNE HEPATITE : 16% des personnes infectées par le VIH sont co-infectées par le VHC, 7% par le VHB (rapport Morlat).
ETC.
On nous regarde, on nous scrute et certainEs se permettent de nous dire :
« Pourtant, t’as pas l’air malade ! »
Mais faire face à votre sérophobie quotidienne, basée sur des fantasmes imbéciles, la subir dans nos amours ou même pour du cul, devoir tout le temps faire des pieds et des mains pour avoir accès à nos droits sociaux (Allocation Adulte Handicapé, Couverture Maladie Universelle-[Complémentaire], …), faire suivre et récolter les effets de l’infection et de ses comorbidités, n’est pas une partie de plaisir anodine. Ce virus nous en fait baver à vie.
IlELLEs leur répondent, en tant que séropo : « survivre finit par me tuer ».
Alors, en cette marche des fiertés, on se cache dans des jeux de mots et aux éclats nous rions :