Les ActupienNEs restons mobiliséEs pour ouvrir la distribution des autotests pour le VIH à toutes les organisations qui veulent en distribuer.
Auteur/autrice : LesActupienNEs
Un marathon pour avancer à grand APA !
A l’heure où les jeux olympiques d’hiver de Pékin s’ouvrent et que les préparatifs de « Paris 2024 » battent leur plein, la commission mixte paritaire chargée de trouver un consensus sur la proposition de loi « Démocratiser le Sport en France » n’est pas parvenue à un accord. En effet, cette proposition de loi avait pour objectif de rendre plus accessible le sport à toutes les catégories de population avec une refonte de la gouvernance sportive, une refonte des infrastructures mais, en ce qui nous concerne, l’encadrement et le déploiement de l’activité physique adaptée. Certes, en bout de course avec la copie revue et corrigée du Sénat ça donne :
- les malades chroniques pourront également bénéficier de l’APA en plus des personnes concernées par une affection de longue durée. La liste des pathologies chroniques sera définie ultérieurement par décret.
- les masseurs-kinésithérapeutes pourront renouveler et adapter la primo-prescription d’APA
- les médecins bénéficieront d’une formation à la prescription d’APA.
- un rapport faisant état des expérimentations APA financées par la Sécurité Sociale depuis 2018 et du fonctionnement des Maisons Sport-Santé sera remis au gouvernement avant le 1er juillet 2022.
Osons la métaphore rugbylistique, l’essai est-il transformé ? Pas tout à fait mais nous espérons qu’il le sera prochainement.
Nous progressons lentement mais sûrement vers une meilleure organisation, connaissance et légitimité du dispositif « Sport sur Ordonnance » même si la prescription est possible depuis 2016 (http://LOI n° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé). Lors des discussions le 18 janvier dernier, les sénateurs/trices prenant la suite des députéEs quel que soit leur bord politique ont reconnu que l’activité physique adaptée est un outil essentiel dans la prise en charge de la prévention et la réduction des risques de complications liées aux pathologies invalidantes (psychiques/physiologiques). Et les mêmes déplorent touTEs l’absence d’amendement proposant le remboursement de la prescription d’activité physique adaptée par la sécurité sociale, ce manquement freinant un certain nombre de médecins lors des consultations. Les parlementaires ont regretté que l’article 40 de la constitution (http://Article 40 de la Constitution de la Cinquième République française — Wikipédia (wikipedia.org)) empêche le dépôt d’amendement car « les propositions et amendements formulés par les membres du Parlement ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou l’aggravation d’une charge publique ».
La ministre des Sports, Roxana Marcineanu a rappelé que la loi de finances 2022 a voté un budget de 4,2 millions d’euros uniquement pour l’Activité Physique Adaptée. C’est 500 000 euros de plus qu’en 2021. Ce budget concerne les 436 maisons sport-santé qui officient sur le territoire. Nous n’allons pas contester cette volonté de donner des moyens supplémentaires au déploiement de l’APA. Pour rappel, depuis 2019, 360 000 personnes ont bénéficié des activités dispensées par les maisons sport santé, chiffre qui comprend à la fois des personnes qui font de l’APA, des personnes qui viennent s’entretenir en prévention de risques de maladies et des personnes qui viennent faire du sport ! Versus 20 millions de personnes concernées par une ALD avant l’élargissement aux malades chroniques.
Depuis sa création en 2018, les ActupienNEs, défendons le remboursement de la prescription de l’Activité Physique Adaptée. Nous espérons que 2022 sera la ligne d’arrivée de cette course de fond en plusieurs étapes.
Dans un premier temps, nous profiterons de cette campagne présidentielle pour talonner les candidates et candidats dans les startings-blocks pour la plus haute marche du podium. Puis, il s’agira de passer le relais aux députéEs en vue des élections législatives qui nous conduiront vers la remise du rapport état des lieux des expérimentations APA. Aussi, nous garderons un œil sur les concertations qui se tiendront en juillet pour préparer le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale 2023, loi votée chaque année qui a notamment permis d’acter le remboursement des soins post cancer.
La rentrée de septembre sera toujours aussi sportive car elle marquera la dernière ligne droite pour défendre le remboursement de l’Activité Physique Adaptée au titre d’amendement déposé dans le cadre du PLFSS.
Contact presse : Adeline IVAIN, secrétaire des ActupienNEs, 06 50 22 57 31,
Diagnostic de la lutte contre le sida à Bergerac 2021
3ème année d’actions et de plaidoyers des ActupienNEs sur Bergerac.
Peu de temps après la création des ActupienNEs en avril 2018, ce qui allait devenir l’antenne officielle de l’association sur Bergerac s’est créée.
Au fur et à mesure de l’élaboration de nos plaidoyers et de leurs traductions pratiques, nous avons pu déceler un certain nombre de freins et de failles sur le territoire du Bergeracois, en ce qui concerne la traduction dans les faits des politiques et ambitions nationales en termes de lutte contre le sida et les IST.
Ce dossier établit un diagnostic des politiques locales, autant publiques qu’associatives, autour de la prévention du VIH/sida et des IST[1] et apporte une série d’actions à mener pour améliorer la lutte contre le sida à Bergerac et sa région.
Notre méthode, simple et rigoureuse, est destinée à être reprise dans d’autres villes, par des militantEs, désirant agir au sein des ActupienNEs ou en dehors. C’est la notion même d’empowerment, traduite en actes, par les personnes concernées qui font bouger les lignes et améliorent plus globalement la santé de la population générale.
[1] Pour toutes les abréviations, voir la liste en fin de document
La PreP arrive au CEGIDD !
L’infirmière qui lui est attachée est aussi transférée dans un autre service de l’hôpital, à la PASS. La crise de la Covid-19 n’a pas arrangé les choses avec la réorganisation des services pour pallier à l’urgence, mais rien n’a été résolu lors des mois de déconfinement.
Le médecin du CEGIDD, parti en retraite en mars, n’a été remplacé que courant 2021. Avec l’arrivée d’un nouveau médecin, une consultation PreP s’est ouverte depuis décembre 2021 le mercredi après-midi. Il est donc maintenant possible d’avoir accès à la prescription PrEP au CEGIDD de Bergerac.
Objectif 2022 : diffuser l’information sur la consultation PreP pour favoriser les primo-prescriptions
Peu de solutions de dépistage alternatives à Bergerac ?
Alors que nous déplorions les horaires extrêmement restreints d’ouverture du CEGIDD de Bergerac, 16h par mois, en comparaison des 80h à Périgueux, la situation n’a pas évolué pour 2021. Les horaires d’ouverture demeurent inchangés : le mercredi de 12 h 30 à 16 h 30.
Le dépistage par TROD, pris en charge par les associations et structures communautaires, en direction de populations fortement touchées par le VIH, est peu présent sur Bergerac.
Seul le CAARUD en propose en direction des usagerEs de drogue dans leurs locaux et lors d’opérations hors les murs hebdomadaires.
Aides, basé à Périgueux, ne réalise pas de TROD sur Bergerac, faute de lieux spécifiquement identifiés comme LGBTI+ dans la ville et qui indiqueraient la présence d’une population potentielle à toucher dans la ville.
Le Centre de Planification Familiale peut établir seulement pour les jeunes filles et les femmes des ordonnances de tests en laboratoire, mais ne réalise pas de TROD sur place.
Pour pallier à cette insuffisance et après une recherche des structures volontaires, Les ActupienNEs ont lancé une opération TROD sur une après-midi fin avril 2021, en partenariat avec la mission locale de Bergerac et l’ENIPSE.
Objectif 2022 : proposer régulièrement des permanences TROD sur Bergerac et dans les petites communes aux alentours.
A côté des TROD, il reste donc comme première et presque unique solution de dépistage en direction de la population générale, les tests VIH et IST sur ordonnance à réaliser dans les 2 laboratoires d’analyses médicales de Bergerac.
Lancement de bons gratuits pour des autotests
Aucune évolution concernant l’achat des autotests. La disponibilité de ceux-ci est très aléatoire selon les pharmacies de Bergerac d’autant plus qu’ils ne sont pas achetés à cause de leur prix trop élevé. Les ActupienNEs ont donc initié la distribution de bons gratuits pour l’achat d’autotests, en partenariat avec une pharmacie du centre-ville, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida, le 1er décembre, avec le soutien financier du laboratoire Gilead. Un certain nombre ont également été donnés aux Restos du cœur, avec qui nous sommes déjà en partenariat sur la mise à disposition de préservatifs.
Objectif 2022 : déployer largement ce dispositif de bons gratuits pour un autotest avec les structures partenaires des ActupienNEs et sur les stands d’été.
Financements à trouver auprès de l’ARS et du laboratoire GILEAD.
1er décembre 2021 : accès au dépistage !
A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, Les ActupienNEs Bergerac avons mis en avant les possibilités de dépistages offertes pour les habitantEs dans la ville :
Sur celle-ci la multiplication d’offre de dépistage fut mise en place. Les habitants ont eu le choix de le faire par TrOD, par autotest, en laboratoire, au CEGIDD ou au CAARUD.
20 commerces ont accepté de poser nos affiches sur leurs vitrines.
TPE ? ça existe à Bergerac ?
Sans campagne de promotion, comment savoir qu’il y a un traitement d’urgence à prendre les 4h voire les 48h à l’hôpital de Bergerac, en cas de prise de risque par rapport au VIH ?
En 2017, aucune demande consultation pour un TPE n’avait été faite.
En 2021, pourquoi est-ce que ça changerait ?
Distributions et mises à disposition de préservatifs
Les ActupienNEs avons poursuivi nos actions d’information et de mise à disposition d’outils de prévention à travers nos stands et nos points relais dans la ville, malgré les contraintes engendrées par la gestion de l’épidémie de Covid-19.
Davantage de points relais en 2021
Les ActupienNEs ont déjà mis à disposition dans divers lieux des
préservatifs externes et internes.
Cette année, se sont ajoutés le Centre Médical Municipal de Bergerac et le Lycée Maine de Biran aux 3 lieux de mise à disposition de 2020 (Le pavé (Bar restaurant), Chez Tony (restaurant) et la Mission Locale de Bergerac), et de ceux de 2019 (Le PQP, Chez Albert et les Restos du cœur).
Malgré la Covid-19 c’est, en moyenne, 2 000 préservatifs qui sont distribués mensuellement, par ces points relais, en 2021.
Une diversification des sources d’approvisionnement en préservatifs et une aide de l’ARS
En 2019, nous étions confrontées à l’impossibilité d’être fournis en préservatifs par les instances sanitaires locales, nous avions trouvé nos propres sources, 2020, la situation n’a que peu évolué. En 2021 Les ActupienNEs se sont vu accorder une dotation de 2400 préservatifs (2000 externes 400 internes) ce qui est nettement insuffisant face aux quantités distribuées.
Les ActupienNEs envoient donc des cartons de préservatifs depuis Paris sur leur dotation de l’ARS IDF, occasionnant des frais d’envois conséquents dont on aurait pu se dispenser.
Les associations, Sida Infos Service et le Kiosque Infos Sida, nous ont fourni des lots, la société américaine, ONE Condom, nous en a envoyé gratuitement, comme le laboratoire GILEAD et nous avons pu avoir une dotation pour le 1er décembre par le COREVIH Nouvelle Aquitaine, qui siège à Bordeaux.
Des stands de rue de prévention
En complément des points relais, des stands de prévention, d’information et de réduction des risques se sont tenus de juin à fin septembre, comme ils l’ont été en 2020.
Sur ceux-ci vous y trouverez un panel large des brochures d’information destinées aux adolescents et aux adultes sur le VIH, les IST, la vie sexuelle et affective, l’usage de drogue et la réduction des méfaits, un cahier dit de vacances ENGAGEES édité par le Crips IDF afin de tester de vos connaissances sur le genre et le VIH, des boîtes nommées PREJUGIX fabriquées par OS Association qui est à Villeneuve sur Lot qui ont vocation à rétablir des vérités sur les préjugés que certains pourraient avoir (handicap physique, violences conjugales, homosexualité, sérophobie etc) et le matériel de réduction des risques à destination des usagerEs de drogue (Kits +, Kits crack, roule ta paille etc).
Les stands de 2021
Nous n’avons pas été soumis à une interdiction formelle de distribuer certaines brochures, par arrêté municipal, mais les brochures « tu suces ? » et « au-delà du désir » seront distribuées au cas par cas, à la main, seule concession de notre part, suites aux échanges crispés en 2020 avec la mairie.
2021 fût une année record en terme de distribution et de brochures et de préservatifs :
Sur les 4 mois de présence de rue, l’association Les ActupienNEs distribua pratiquement 10 000 préservatifs externes et plus de 3 000 brochures de prévention en appui aux informations transmises à l’oral.
Objectif 2022 : stands de rue de prévention et d’information sur le VIH et les IST une fois par mois et tous les samedis de mai à septembre.
En 2021, malgré la situation sanitaire due au COVID-19, Les ActupienNEs Bergerac ont distribué pratiquement 20 000 préservatifs (externes et internes inclus), entre les stands de rue et les points relais.
Objectif 2022 : Face aux multiples lieux de distribution et à la demande importante d’accès à des préservatifs gratuits, nous avons sollicité l’ARS de Dordogne pour une dotation 2022 de 30 000 préservatifs externes et 5 000 internes.
Participation aux instances de démocratie sanitaires locales
2021 ne fut pas l’année de continuité des plaidoyers de l’ARS Dordogne ni celle du contrat local de santé 2 en raison des mesures sanitaires liées au COVID-19. Nous espérons pouvoir reprendre celle-ci en coordination avec les acteurs concernés en 2022.
Sollicitations reçues pour des interventions auprès de jeunes en 2022
Nous nous sommes engagées auprès de la Mission Locale de Bergerac pour assurer des missions d’informations et de prévention en santé sexuelle dans leurs locaux : une dizaine de ces formations auprès des 16-25ans devraient être mises en place dans le cadre du projet SERENITY.
D’abord sollicités par le Lycée Maine de Biran, pour des préservatifs en décembre 2021, nous assurerons la continuité l’approvisionnement de matériel de réduction des risques et de brochures informatives en 2022 à destination des 1600 élèves.
En parallèle une demande d’intervention de l’association a été faite afin d’informer sur les IST par groupe de 10-15 élèves (information autour d’un jeu afin d’impliquer l’ensemble des personnes présentes et un temps de questions réponses dédié en seconde moitié de celle-ci).
Nous avons aussi été sollicitées pour ces mêmes missions d’informations en santé sexuelle par la Maison d’Enfants de Notre Dame, à Port Ste Foy (33220) (accueil d’adolescents en rupture familiale), qui devraient débuter au second trimestre 2022.
Objectif 2022 : dépôt d’une demande d’agrément régional pour faire des interventions en milieu scolaire (IMS).
Abréviations utilisées dans ce document
ARS Agence Régionale de Santé
BIJ Bureau d’Information Jeunesse
CAARUD Centre d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des risques
pour les usagers de drogues
CAB Comité d’agglomération de Bergerac
CEGIDD Centre Gratuit d’Information, de dépistage et de diagnostic
CEID Comité d’étude et d’information sur la drogue et les addictions
COREVIH Comité régional de lutte contre le VIH
COS Comité des œuvres sociales
CSAPA Comité de soin, d’accompagnement et de prévention en addictologie
DGA-SP Direction générale adjointe à la solidarité et de la prévention,
au sein du département
ENIPSE Equipe nationale d’intervention en prévention et santé
HPV Papillomavirus humain
IST Infection sexuellement transmissibles
PQP « Le Plus Que Parfait » Bar de Bergerac
CHEZ ALBERT Bar Restaurant
CHEZ TONY Restaurant
LES RSTOS DU COEUR Aide et assistance bénévole aux personnes les plus démunies
Le Pavé Restaurant bar
LA MISSION LOCALE Intervention auprès des jeunes
PrEP Prophylaxie Post Exposition
RDR Réduction des risques
TROD Test rapide d’orientation diagnostique
en d’autres termes c’est un test de dépistage au HIV
TPE Traitement post exposition
VHC Virus de l’hépatite C
Contacts Les ActupienNEs :
Antenne de Bergerac : Jean-Jacques Malbec lesactupiennesbergerac@gmail.com
Paris, présidence Les ActupienNEs : Mikaël ZENOUDA presidence@lesactupiennes.fr
Don du sang : enfin l’égalité de traitement entre homos, bis et hétéros ! mais un accès au don toujours sérophobe
Cet après-midi, mardi 11 janvier 2022, en comité de suivi de l’arrêté de sélection des donneurs du sang, réuni par le Ministère de la Santé, il a été acté une décision attendue de longue date, déjà revendiquée en vue des présidentielles 2012 : l’alignement des conditions d’entrée au don du sang des homos et bis sur les hétéros.
Finie l’interdiction totale au don depuis 1983. Finie la période d’un an d’abstinence imposée depuis 2016 aux hommes gays et bis ou ayant juste des rapports sexuels avec des hommes, et à leurs partenaires féminines. Finie l’abstinence baissée à 4 mois en 2020.
Nous sortons d’une logique de population à risque à celle de l’évaluation des comportements sexuels individuels.
A partir du 16 mars 2022, il faudra n’avoir qu’unE partenaire sexuelLE dans les 4 mois précédant le don pour avoir droit de donner son sang, à côté des autres critères, quel que soit l’orientation sexuelle.
Cela a été possible par plusieurs indicateurs favorables en termes de sécurité sanitaire, comme les taux de risques de dons positifs rentrant dans le circuit des receveurs calculés depuis 2015 qui n’ont cessé de baisser depuis l’instauration de l’abstinence établis actuellement à 1 / 11 600 000 dons contre 1 / 4 350 000 avant 2016, à une baisse du nombre de dons détectés positifs lors de tests effectués sur les poches en 2019 et 2020 et par le concours des parlementaires mobiliséEs pour l’égalité qui ont fait passer un article mettant fin au critère d’exclusion base sur l’orientation sexuelle dans la loi de bioéthique de juin 2021.
Entre septembre 2021 et janvier 2022, la saisine du Haut Conseil à la Santé Publique a été la dernière stratégie de retardement engagée par les opposantEs à l’égalité de traitement, avec un avis rendu avec un avis rendu qui ne prend pas position, partagé entre statut quo et ouverture. A côté de cela, les discussions entre les instances sanitaires et les associations ont porté sur d’éventuelles questions plus précises sur les comportements et les pratiques sexuelles, sur le modèle anglais, dont une inacceptable à nos yeux ayant pour effet l’interdiction des pratiques anales pour touTEs donneurSEs, critère moral et homophobe qui aurait eu pour conséquence une réintégration de façade des HSH. Heureusement, cette question fut écartée des modifications actées par le Ministère.
Les ActupienNEs n’avons eu de cesse de prendre ce combat en main à travers l’angle scientifique et pas seulement de dénonciation d’une discrimination homo-biphobe, par l’analyse des données épidémiologiques sur le VIH et les autres IST en population générale et spécifique et dans la population des donneurs, de l’amélioration de la sécurité du circuit du don au sein de l’EFS, de la prise en compte des comportements individuels et collectifs, notamment préventifs autour du préservatif, de l’impact de la mesure coercitive qu’est l’abstinence en terme de réception par le public, d’adaptation à cette obligation (la compliance) ou de son contournement, de sa conception moralisatrice passéiste qu’elle induit en terme de prévention et d’image projetée sur les homos et bis. C’est pourquoi nous comprenons l’ajout d’un nouveau critère d’ajournement temporaire de 4 mois après la dernière prise de la Prep (Prophylaxie Pré-Exposition) et d’un TPE (Traitement Post-Exposition), à cause de l’impact des antirétroviraux sur une infection au VIH récente, qui influerait sur la visibilité des marqueurs d’une infection lors des tests, avec de potentiels risques accrus de faux négatifs donc de poches contaminées entrant dans le circuit du don.
L’égalité de traitement entre touTEs assurera un meilleur respect des critères d’inclusion en vigueur, des comportements préventifs adéquats et des réponses au questionnaire pré-don reflétant la réalité, cela au bénéfice de la sécurité du don pour les receveurSEs.
Des mesures seront à prendre par l’EFS et les associations LGBTQI, pour faire prendre conscience aux personnes de l’impact de leurs comportements, leur aveuglement conscient ou inconscient face à certaines échelles de risques dépendant du milieu dans lequel ilELLEs évoluent et des relations qu’ilELLEs nouent, du besoin à davantage de pédagogie autour de la notion de fenêtre silencieuse des tests de dépistage pour l’infection à VIH réalisés par l’EFS et par chacunE en CEGIDD, en labos, avec une association en test rapide ou seulE par autotest.
De plus, des améliorations sont nécessaires dans l’accueil et l’autorisation des personnes trans à procéder à un don. Une personne trans est identifiée par l’EFS en fonction de son sexe à l’état civil, ce qui n’est pas sans poser des problèmes. En effet, si dorénavant, après son entrée en vigueur dans quelques mois, le critère d’orientation sexuelle n’entre plus en compte, une personne trans, en particulier une femme trans hétéro ou bie n’ayant pas fait et obtenu son changement d’état civil ne serait plus considérée comme HSH donc soumise au critère d’abstinence de 4 mois, tout comme un homme trans homo ou bi ayant fait et obtenu son changement d’état civil, il reste des risques fréquents de mégenrage pour les personnes trans se présentant pour un don dont les papiers d’identité ne sont pas encore en accord avec leur genre ressenti.
Il reste tout de même un critère discriminant basé sur aucune réalité scientifique, clairement sérophobe : les partenaires séronégatifVEs de personnes séropositives au VIH en charge virale indétectable sont interditEs de don, tant qu’elles ont des rapports sexuels avec leur partenaire.
De ce fait, l’EFS et la DGS ne reconnaissent pas la charge virale indétectable d’unE séropo comme protégeant d’une contamination pour sonA partenaire séronégatifVE (connu sous l’acronyme TasP ou I = I), alors qu’elle est prouvée avec certitude depuis 2012. Quand Santé Publique France répond qu’il faudrait la preuve d’un test de charge virale indétectable à moins de 50 copies/ml de sang du/de la partenaire daté du jour-même où la personne se présente au don, l’étude Partner montre que le seuil d’indétectabilité est à 200 copies/ml de sang tout au long d’un suivi de 2ans des couples intégrés dans l’étude sans qu’il n’y ait eu de contamination. Cette question est renvoyée à des travaux ultérieurs de révision des critères d’inclusion de plus grande ampleur. C’est faire perdurer une logique stigmatisante sur plusieurs milliers de candidatEs potentielLEs au don, plus du tout en accord avec les connaissances sur le VIH et issu d’un vieux monde sanitaire très discriminant.
De même, les ancienNEs malades de l’hépatite C ne sont toujours pas réintégréEs au don malgré leur guérison. Cela n’a aucun sens, surtout à l’heure des antiviraux à action directs qui ont révolutionné l’éventail thérapeutique contre le VHC et permettent l’objectif onusien à l’horizon 2030 de l’élimination de cette épidémie.
Les ActupienNEs exigent donc :
– une communication inclusive sur l’accès au don, compte-tenu de la fin du critère sur l’orientation sexuelle
– des éclaircissements à apporter par l’EFS sur l’accueil des personnes trans
– la prise en compte du TasP dans l’inclusion des personnes séronégatives ayant pour partenaires sexuelles des personnes séropositives au VIH en charge virale indétectable
– la réintégration des personnes guéries de l’hépatite C
Contact presse : Mikaël ZENOUDA, président, presidence@lesactupiennes.fr, 0613508980
Diagnostic de la lutte contre le sida à Bergerac (12-2020)
2ème année d’actions et de plaidoyers des ActupienNEs sur Bergerac.
Peu de temps après la création des ActupienNEs en avril 2018, ce qui allait devenir l’antenne officielle de l’association sur Bergerac s’est créée.
Au fur et à mesure de l’élaboration de nos plaidoyers et de leurs traductions pratiques, nous avons pu déceler un certain nombre de freins et de failles sur le territoire du Bergeracois, en ce qui concerne la traduction dans les faits des politiques et ambitions nationales en termes de lutte contre le sida et les IST.
Ce dossier établit un diagnostic des politiques locales, autant publiques qu’associatives, autour de la prévention du VIH/sida et des IST et apporte une série d’action à mener pour améliorer la lutte contre le sida à Bergerac et sa région.
Notre méthode, simple et rigoureuse, est destinée à être reprise dans d’autres villes, par des militantEs, désirant agir au sein des ActupienNEs ou en dehors. C’est la notion même d’empowerment, traduite en actes, par les personnes concernées qui font bouger les lignes et améliorent plus globalement la santé de la population générale.
Un CEGIDD en déroute
Alors que l’année dernière nous déplorions les horaires extrêmement restreints d’ouverture du CEGIDD de Bergerac, 11h par mois, en comparaison des 80heures à Périgueux, la situation a empiré en 2020. Le médecin du CEGIDD, parti en retraite en mars, n’a pas été remplacé. L’infirmière qui lui était attachée a été transférée dans un autre service de l’hôpital, à la PASS. La crise de la Covid-19 n’a pas arrangé les choses avec la réorganisation des services pour pallier à l’urgence, mais rien n’a été résolu lors des mois de déconfinement.
Sans personnel dédié le CEGIDD est donc hors service.
Cela inquiète-il l’ARS ? Visiblement non, puisqu’aucune solution n’a été trouvée.
Peu de solutions de dépistage alternatives sur Bergerac ?
Le dépistage par TROD, pris en charge par les associations et structures communautaires, en direction de populations fortement touchées par le VIH, est peu présent sur Bergerac.
Le CARRUD en propose en direction des usagerEs de drogue dans leurs locaux et lors d’opérations hors les murs hebdomadaires.
Aides, basé à Périgueux, ne réalise pas de TROD sur Bergerac, faute de lieux spécifiquement identifiés comme LGBTI+ dans la ville et qui indiqueraient la présence d’une population potentielle à toucher dans la ville.
Le Centre de Planification Familiale peut établir seulement pour les jeunes filles et les femmes des ordonnances de tests en laboratoire, mais ne réalise pas de TROD sur place.
Action 2021 : Pour pallier à cette insuffisance et après une recherche des structures volontaires, Les ActupienNEs allons ouvrir une permanence mensuelle en 2021 en partenariat avec la mission locale de Bergerac et l’ENIPSE.
A côté des TROD, il reste donc comme première et presqu’unique solution de dépistage en direction de la population générale, les tests sur ordonnance à réaliser dans les 2 laboratoires d’analyses médicales de Bergerac.
Autotests, toujours trop chers et trop peu disponibles
Rien n’a évolué depuis l’année dernière. La disponibilité des autotests est très aléatoires selon les pharmacies de Bergerac d’autant plus qu’ils ne sont pas achetés à cause de leur prix trop élevé.
Lors de notre opération distribution illégale d’autotests (parce que nous n’avons pas d’agrément TROD) à Paris le 1er décembre 2019, nous avions approché le fabricant des autotests à 10eur, Biosynex, pour l’inciter à entrer en contact avec des pharmacies de Bergerac. Des premiers contacts furent pris mais visiblement sans grand effet.
Action 2021 : Les ActupienNEs envisageons la distribution de bons gratuits pour l’achat d’autotests que nous distribuons durant l’année sur nos stands et via un réseaux de structures partenaires, encore faut-il avoir les budgets nécessaires (des dossiers sont déposés en ce sens auprès de la CAB et de l’ARS) et être certainEs que les pharmacies soient achalandées.
1er décembre 2020 : accès au dépistage !
A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, Les ActupienNEs Bergerac avons mis en avant les possibilités de dépistages offertes pour les habitantEs dans la ville :
En plus des contacts des 2 laboratoires d’analyses médicales, nous avons relayé l’opération initiée par le COREVIH Nouvelle Aquitaine et l’ARS NA d’envoi postal d’autotests, qui palie au manque de dépistage gratuit.
20 commerces ont accepté de poser nos affiches sur leurs vitrines.
Prep ? Toujours rien à l’horizon.
Alors qu’il se profilait une envie de créer une permanence prep à l’hôpital de Bergerac juste avant le premier confinement, le non remplacement du médecin du CEGIDD a tué les projets dans l’œuf. Les habitantEs sont donc obligés d’aller à Périgueux ou plus loin encore pour accéder à cet outil de prévention qui a fait ses preuves.
TPE ? ça existe à Bergerac ?
Sans campagne de promotion, comment savoir qu’il y a un traitement d’urgence à prendre les 4h voire les 48h à l’hôpital de Bergerac, en cas de prise de risque par rapport au VIH ? En 2017, aucune demande consultation pour un TPE n’avait été faite. En 2020, pourquoi est-ce que ça changerait ?
Distributions et mises à disposition de préservatifs
Les ActupienNEs avons poursuivi nos actions d’information et de mise à disposition d’outils de prévention à travers nos stands et nos points relais dans la ville, malgré les contraintes engendrées par la gestion de l’épidémie de Covid-19, les mesures de confinement et d’occupation de l’espace public pendant le déconfinement.
Davantage de points relais en 2020
Jusque fin Novembre 2020 Les ActupienNEs ont déjà mis à disposition dans divers lieux des
préservatifs externes et internes,
Cette année, aux 3 lieux de mise à disposition de 2019 (Le PQP, Chez Albert et les restos du cœur) se sont ajoutés trois nouveaux lieux à partie d’août 2020 : Le pavé (Bar restaurant), Chez Tony (restaurant) et La Mission Locale.
Malgré les confinements suite à la Covid-19 c’est, en moyenne, 1 000 préservatifs qui sont distribués mensuellement, par ces points relais.
Une diversification des sources d’approvisionnement en préservatifs,
Une aide de l’ARS
Dès 2019, nous étions confrontées à l’impossibilité d’être fournies en préservatifs par les instances sanitaires locales, nous avions trouvé nos propres sources.
En 2020, la situation n’a que peu évolué.
Les ActupienNEs envoient des cartons de préservatifs depuis Paris sur leur dotation de l’ARS IDF, occasionnant des frais d’envois conséquents dont on aurait pu se dispenser.
Les associations, Sida Infos Service et le Kiosque Infos Sida, nous ont fourni des lots.
La société américaine, ONE Condom, a envoyé gratuitement des lots.
Du côté de l’ARS Dordogne, consciente de nos besoins, exprimés notamment lors d’une réunion du groupe santé sexuelle, à Périgueux, en février, a trouvé des reliquats de dotations de préservatifs non consommés des années précédentes et nous les a fourni.
En 2020, malgré deux confinements, Les ActupienNEs Bergerac ont ainsi distribué pratiquement 13 000 préservatifs (externes et internes inclus).
Nous avons également obtenu que 4000 préservatifs externes nous soient réservés par l’ARS Dordogne en 2021 sur sa dotation. Cela ne couvre pas nos besoins, mais c’est un signe positif.
Municipales 2020, les candidatEs répondent aux ActupienNEs
Dans le cadre de la campagne pour les élections municipales, Les ActupienNEs avons élaboré un questionnaire en direction des candidatEs. Nous en avons interrogé 4 sur 6 (la liste commune PC-EELV n’a pas répondu à notre invitation, le RN n’a pas été convié). Voici leurs réponses :
Actions de sensibilisation sur le VIH/sida et les IST dans la ville, lors du sidaction, du 21 juin, premier décembre etc.
Hélène Gauthier est favorable à des actions de prévention dans la ville organisées par la mairie, Fabien Ruet est sur la même ligne, avec l’aide des associations, de même pour Adib Benfeddoul, avec une aide organisationnelle des associations (mise à disposition de matériel, facilitation d’attribution des lieux en rue). Au contraire, Jonathan Prioleaud considère que ces actions ne sont pas du rôle de la mairie, il renvoie vers la communauté d’agglomération et vers les centres sociaux.
Achat de préservatifs et mises à disposition dans les bars de la ville et autres espaces municipaux
Quand Fabien Ruet s’engage à l’achat de préservatifs par la ville pour une mise à disposition dans les bars de Bergerac, Hélène Gauthier est plus mesurée, favorable pour des achats servant aux actions de prévention ponctuelles dans la ville, mais plus réservée sur des achats sur l’année, en fonction du volume des budgets municipaux. Quant à Jonathan Prioleaud et Adib Benfeddoul, l’un est défavorable, l’autre réticent, mettant en avant le manque de budget sur ce poste. Cependant, Adib Benfeddoul propose qu’avec la création d’un nouveau lieu à destination des jeunes un distributeur gratuit soit installé.
Campagnes de communication sur la prévention, le dépistage et la lutte contre la sérophobie.
Hélène Gauthier, Fabien Ruet et Adib Benfeddoul sont favorables à mettre en place avec les associations des campagnes de communication sur la prévention, le dépistage et la lutte contre la sérophobie, en co-travail avec le tissu associatif, voire pour fabien Ruet en relayant celles des associations sur les supports de la ville. Jonathan Prioleaud préfère joindre la communauté d’agglomération et la Région, plutôt que la ville seule, à la diffusion de ces campagnes.
Signature de la charte « Ville sans sida » et celle d’Elus Locaux contre le Sida
Hélène Gauthier et Fabien Ruet sont favorables à signer ces chartes, en ayant travaillé en amont avec les associations locales à un plan d’action. Jonathan Prioleaud l’est également à condition que cela ne l’engage pas à trop des dépenses dont celles-ci ne relèveraient pas exclusivement de la ville. Adib Benfeddoul, lui, préfère l’action concrète, que la signature de charte.
Création d’un centre de santé avec les travailleurs sociaux
Quand Jonathan Prioleaud réoriente le sujet vers la compétence du département, Fabien Ruet y est favorable et souhaite relance l’activité du Planning Familial de Bergerac.
Des stands de rue de prévention qui dérangent ?
Pudibonderie et homophobie sous-jacente ?
En complément des points relais, des stands de prévention, d’information et de réduction des risques se sont tenus de juillet à fin septembre, comme ils l’ont été en 2019.
Sur ceux-ci vous y trouverez un panel large des brochures d’information destinées aux adolescents et aux adultes sur le VIH, les IST, la vie sexuelle et affective, l’usage de drogue et la réduction des méfaits, un cahier dit de vacances ENGAGES édité par le Crips IDF afin de tester l’intégralité de vos connaissances sur les IST, des boîtes nommées PREJUGIX fabriquées par la CAB qui ont vocation à rétablir des vérités sur les préjugés que certains pourraient avoir et le matériel de réduction des risques à destination des toxicomanes (Kits +, Kits crack, roule ta paille etc).
Malgré le fait qu’il n’y ait pas eu d’évolution dans leurs structures par rapport à 2019, ceux-ci furent contrôlés par la Police Municipale de la ville par deux fois, avec pour chacune des interventions un rapport de constatation de « mise à disposition de documents pouvant heurter la sensibilité des mineurs » (Rapport n°1) et la demande de retrait immédiat de 3 brochures par deux agents de la police municipale jugées, par leurs soins, comme « Pornographique » (Rapport n°2), en plus d’une menace de plier le stand liée à l’absence de papier officiel d’autorisation d’occupation de l’espace public.
Les brochures incriminées sont :
Dans le rapport n°1 : Tu suces ? (brochures sur les risques d’IST au niveau buccal), éditée par le Kiosque Infos Sida
Dans le rapport n°2 : Sexe Entre Hommes, éditée par Sexosafe, dépendant de Santé Publique France
Tomber la Culotte version 2, guide de prévention pour les FSF (femmes ayant des rapports sexuels avec des femmes) éditée par un collectif d’associations de lutte contre le sida et féministes (ENIPSE, Caelif, C2L, FièrEs, Frisse, Grey Pride, SOS Homophobie, Sida Info Service)
et Au-delà du désir (brochure spécialisée sur la pratique du chemsex), éditée par le laboratoire Gilead en partenariat avec l’ENIPSE
D’une part, l’absence de document officiel d’autorisation municipale d’occupation de l’espace public est directement imputable aux services de la mairie qui ont tardé à fournir le document, en dépit des relances du responsable de l’antenne des ActupienNEs et alors qu’une validation orale avait été donnée par la mairie. Le document fut finalement signé le 16 octobre 2020, à la fin de notre période de stands estivaux. Un tel délai de retard ne s’était pas produit avec l’ancienne équipe municipale.
D’autre part, nous récusons les termes employés dans les constats de la police municipale « documents pouvant heurter la sensibilité des mineurs » et « pornographique » vis-à-vis de brochures de prévention du VIH et des IST. Nous y voyons des relents de pudibonderie et d’homophobie sous-jacente, puisque les seules brochures visées sont à destination des LGBT.
Face aux premières menaces de la police municipale, des contacts furent pris immédiatement avec l’équipe municipale, en particulier avec les adjointEs à la vie associative, au commerce et à la santé, qui ont cerné le problème tout en assurant leur soutien à la tenue des stands.
Après le second rapport, il a fallu apporter l’intégralité des brochures mises à disposition au stand au service associatif pour que le conseil municipale de la ville les examine.
Devant les blocages sur certaines brochures présentées sur le stand, Les ActupienNEs Bergerac ont alerté l’association FLAG (Flagrant Délit), association de personnes LGBT membres des ministères de l’Intérieur et de la Justice, l’association de lutte contre le sida ENIPSE, la DILCRAH (délégation interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti LGBT, qui nous ont assuré de leur soutien en cas de durcissement de l’affaire, le député de la circonscription.
Cette pression a entravé notre travail et la tenue de plusieurs stands, chose qui ne s’était pas produite avec l’ancienne municipalité.
Après un dialogue «constructif », nous avons malgré tout pu obtenir le maintien des stands pour l’année 2020 et ceux jusque fin septembre 2021, (Un jour mensuellement d’octobre à mai inclus et tous les samedi suivants),
Nous n’avons pas été soumis à une interdiction formelle de distribuer certaines brochures, par arrêté municipal, mais les brochures « tu suces » et « au-delà du désir » seront distribuées au cas par cas, à la main, seule concession de notre part.
A ce jour, il nous a été demandé, dans le mail introductif à l’arrêté municipal du 16 octobre 2020 d’occupation de l’espace public, « d’être vigilant quant à l’information diffusée au public », mention qui n’a aucun caractère coercitif et relève du pur jugement de valeur.
Action 2021 : stands de rue de prévention et d’information sur le VIH et les IST une fois par mois et tous les samedis de juin à septembre.
Lutte contre la sérophobie, les commercantEs et la Ville relaient notre message
A l’occasion de la journée de la disance, chaque 6 octobre, autour de la libre parole des séropos sur leur statut sérologique, la campagne des ActupienNEs contre la sérophobie a été diffusée dans 20 lieux de la ville, commerces et lieux publics. La mairie a relayé notre message sur 2 panneaux lumineux appartenant à la Ville.
Participation aux instances de démocratie sanitaires locales
En février, nous avons intégré le groupe santé sexuelle de l’ARS Dordogne, lors d’une réunion à Périgueux, où nous avons présenté la situation sur Bergerac et ses manques et rencontré l’infirmière du CEGIDD avant son changement de poste.
Nous faisons partie depuis l’année dernière du comité de pilotage de l’élaboration du nouveau Contrat Local de Santé (CLS2), géré par la CAB. En 2020, il n’y a pas eu de réunion, covid19 et responsable du copil qui a changé. Nous espérons une relance des travaux en 2021.
Cet été nous avons rencontré différents membres de l’équipe municipale renouvelée, l’adjoint à la vie associative, l’adjointe au commerce, l’adjointe à la santé, pour présenter l’association, nos actions et établir des actions en partenariat.
En fin d’année, nous avons pris contact avec le COREVIH Nouvelle Aquitaine et intégré leur base d’acteurRICEs localEs. De futurs échanges et partenariats pourront s’opérer en 2021.
Sida, Mémoires vives – Appel à témoignages
Sous le sida, les comorbidités – 6 cartes postales
Être acteur et actrice de sa santé auprès de son infectiologue hospitalier mais aussi de son médecin généraliste
Un suivi partagé et concerté avec son médecin généraliste de ville (médecin traitant) est possible pour prévenir et traiter le risque accru de pathologies qui se greffent au VIH chez les séropos, dont la charge virale est indétectable.
Nous développons 6 cartes postales reprenant synthétiquement les fiches infos traitement en ligne, illustrées par l’artiste pochoiriste, Ender. @ender.artiste
Vous pouvez dès à présent nous envoyer vos commandes pour les mettre à disposition dans vos structures et les distribuer en nombre sur vivreavec@lesactupiennes.fr
Jugement du 11 mai 2021 : une décision en notre faveur pour aller de l’avant
Le jugement rendu le 11 mai 2021 par le Tribunal Judiciaire de Paris en faveur de l’association Les ActupienNEs suite aux poursuites de l’association Act Up-Paris satisfait pleinement les membres de notre association.
Cette décision de justice met fin à 3 années de tourments judiciaires.
La justice, saisie par l’association Act Up-Paris, a effectivement donné raison au regretté Larry Kramer, fondateur d’Act Up New York : « A Act Up, la règle a toujours été de dire que n’importe qui pouvait créer une antenne. Vous n’avez pas à demander la permission à qui que ce soit. ».
Notre unique objectif désormais, comme ça l’était déjà, est de nous concentrer sur ce que nous faisons le mieux, en tournant la page de cette triste affaire : construire des plaidoyers pour lutter au mieux contre le VIH/Sida, que ce soit en termes de qualité de vie des séropos, de sérophobie, de prévention des comorbidités, de prévention du VIH et des IST et enfin de recherche pour que l’on puisse enfin guérir et s’en prémunir, dans l’objectif que dans les années à venir, ce virus fasse partie du passé.
Nous n’avons qu’un ennemi, c’est ce virus.
Contact presse :
Mikaël ZENOUDA, président des ActupienNEs, 06 13 50 89 80, presidence@lesactupiennes.fr
Christophe Mathias, responsable du pôle Vivre Avec, 06 52 48 55 94, vivreavec@lesactupiennes.fr
PRIDE 2021 / Sida, 40ans de confinement pour les séropos
En cette drôle d’année 2021, nous, séropos, fêtons nos « noces d’émeraude » avec le VIH.
Le 5 juin 1981, le premier cas de sida était identifié aux Etats-Unis.
A l’heure de l’accélération de la couverture vaccinale pour se protéger d’un virus dont nous entendons parler quotidiennement, nous, nous restons confinés. Depuis 40 ans nous attendons un vaccin, promesse qui se renouvelle au fil des années et dont nous entendons le refrain lors de chaque 1er décembre.
A défaut d’avoir un vaccin, nous avons des traitements que nous prenons quotidiennement qui nous aident à vivre avec certes, mais qui nous isole bien plus d’une quatorzaine de jours. La honte de prendre son traitement en public, les effets sur les reins et les os, la fatigue, la déprime nous empêchent de vivre normalement.
Vivre confinéE avec le VIH depuis 40 ans revient à vivre avec son lot de comorbidités[1], diminution de la densité minérale osseuse, infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, insuffisance cardiaque, risque de suicide accru du fait notamment de la dépression, cancer du col de l’utérus, anal, bronchopulmonaire, de la peau, du foie, lymphome non hodgkinien, diabète, marqué par l’hypertension artérielle, l’hypercholestérolémie, l’hypertriglycéridémie, sans oublier les lipodystrophies qui ont déformé nos corps et nos visages.
En ce qui concerne la vie amoureuse et sexuelle, nombre d’entre nous se mettent à l’isolement. Craignant l’annonce à son/sa partenaire dans l’intimité, l’incertitude de nos vieux jours planant au-dessus de nos têtes avec le vieillissement et les maladies qui se greffent au VIH, nous préférons nous mettre en retrait, forcéEs et contraintEs.
Et quand nous parlons de confinement depuis 40 ans nous pouvons également évoquer la prévention. Chaque année, plus de 6000 personnes découvrent leur séropositivité en France dont un quart en stade sida et ce chiffre ne fléchit pas, sans compter le retard de dépistage pendant ces périodes de confinement. Il y a bien quelques campagnes de prévention initiées par les pouvoirs publics mais il n’y a pas de déconfinement d’un budget alloué à la mise en place d’une politique coordonnée de santé publique promouvant les différents moyens de protection et les mettant réellement à disposition et défendant la réduction des risques quant au VIH. Quid des autotests dont la délivrance par des associations de lutte contre le sida n’est pas autorisée si elles n’ont pas l’agrément spécifique TROD, lourd à obtenir, alors que la Prep, outil de prévention, est en accès libre chez le médecin généraliste depuis le 1er juin ?
40 ans de confinement c’est trop ! Nous, Les ActupienNEs, association de lutte contre le sida, exerçant notre expertise depuis 3 ans, exigeons le déconfinement des moyens pour une meilleure qualité de vie avec le VIH, un vaccin et pour la prévention.
[1] https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2018-10/parcours_pvvih_vf.pdf
Rejoignez-nous dans le cortège de la Marche des Fiertés LGBTQI+ de Paris, organisée par l’Inter-LGBT, le samedi 26 juin 2021, dès 15h, M° Eglise de Pantin.
Nous serons également présentEs au Village des Fiertés dès 10h, place de la Pointe, à Pantin.
CP sida 40 ans de confinement pour les séropos_LesActupienNEs_Pride2021
Contact presse :
Mikaël ZENOUDA – presidence@lesactupiennes.fr – 0613508980
Régionales 2021 et lutte contre le sida, les candidatEs de Nouvelle Aquitaine répondent aux ActupienNEs
Les ActupienNEs ont interrogé les candidatEs à l’élection de la présidence de la Région Nouvelle Aquitaine (à l’exception du RN au vue de ses positions historiques et constantes) sur les actions de préventions autour du VIH et des IST dans les lycées, la lutte contre les discriminations en général, le soutien aux plus précaires, personnes sous AHH et en situation de handicap sur le marché du travail et dans les transports publics et le soutien régional aux associations de lutte contre le sida.
Nous avons reçu les réponses de 4 candidatEs, alors que Geneviève Darrieussecq (Modem-LREM) et Nicolas Florian (LR) brillent par leur absence, sans doute pour elle et lui la lutte contre le sida n’a que peu d’importance à ce poste de responsabilités.
Les candidatEs LFI et EELV se sont contentéEs de réponses laconiques, approuvant principalement par un simple « Oui » nos demandes, sans entrer plus que ça dans les détails.
Clémence Guesté (LFI) veut proposer des ateliers de formation et de sensibilisation dans les Comités Education Santé Citoyenneté et les Conseils de Vie Lycéenne pour mieux impliquer ces comités dans l’information et la prévention du VIH et des IST en milieu scolaire. Elle propose de former les personnels encadrants sur ces questions et la lutte contre les discriminations pour un environnement de travail bienveillant.
Les transports seraient rendus plus accessibles aux personnes précaires et en situation de handicap en les rendant gratuits pour touTEs et en rendant public le service actuellement privé d’accompagnement des personnes handicapées (Accès Plus). Enfin, la Région favoriserait l’embauche des personnes en situation de handicap visibles ou invisibles.
Nicolas Thierry (EELV) veut redynamiser les Comités Education Santé Citoyenneté et les Conseils de Vie Lycéenne au sein des établissements scolaires en lien avec des associations spécialisées. Il propose la création d’un Pôle discrimination pour protéger les agentEs et employéEs des collectivités exerçant en milieu scolaire.
Il s’engage également à une politique inclusive globale pour l’accessibilité des personnes en situation de handicap dans toutes les sphères de la société (emploi, transports individuels, collectifs et à la demande, …) et en premier lieu dans les politiques et instances régionales.
Le candidat soutenu par Jean Lassalle, Eddie Puyjalon, veut faire un audit de l’accessibilité des préservatifs dans les lycées et pousser les Comités Education Santé Citoyenneté et les Conseils de Vie Lycéenne à porter les questions de prévention mais en les adaptant aux volontés du corps administratif et parental. Il rappelle les lois luttant contre les discriminations au travail et leur nécessaire application et veut favoriser la promotion et l’inclusion des personnes handicapées dans le milieu du travail. Il s’engage également à réduire la bureaucratie autour de l’aide régionale aux associations.
Cependant, ces bonnes volontés sont mises à mal par une idéologie conservatrice, imposant l’abstinence et la fidélité dans les discours de prévention des actions associatives pour obtenir un soutien régional, notamment financier, et refusant d’emblée l’écriture inclusive, l’excluant des campagnes régionales d’information, et premier motif de refus de réponse à notre questionnaire avant de le remplir finalement.
Le président sortant et candidat à sa réélection, Alain Rousset (PS) rappelle les actions de son mandat actuel, en termes de soutien régional aux actions de prévention en direction des jeunes scolarisés, précaires ou chômeurs. Déjà en lien avec les Comités Éducation Santé Citoyenneté et les Conseils de Vie Lycéenne il souhaite davantage de prise en compte des jeunes en intégrant leurs représentantEs dans les différentes instances de concertation de la Région. Si des opérations de prévention en santé dans des événements culturels régionaux se font déjà, il souhaite nous rencontrer pour les renforcer.
Dans les transports, les travaux d’accessibilité aux personnes en situation de handicap sont en cours dans les gares et un tarif préférentiel existe en direction des plus précaires, dont les bénéficiaires de l’allocation aux adultes handicapés (AAH), de l’allocation pour demandeurs d’asile (ADA) et les réfugiés.
Enfin il réaffirme son soutien au tissu associatif éprouvé en cette période de pandémie de Covid19 et veut mettre l’accent sur les associations de santé et de lutte contre le sida, en particulier. Une aide administrative est déjà proposée aux associations pour les dossiers de subvention dont certains sont pluri-annuels. Il se montre ouvert comme les autres candidatEs des gauches à un plan régional de lutte contre le sida monté avec les différentEs responsables du secteur.
Les ActupienNEs prennent acte de ces prises de position et surveilleront leurs traductions en acte dans les décisions du futur conseil régional élu.
Contact presse :
Antenne de Bergerac Jean-Jacques MALBEC lesactupiennesbergerac@gmail.com 0606466409
Paris, présidence, Mikaël ZENOUDA presidence@lesactupiennes.fr 0613508980