TouTEs ensemble, profitons d’être confinéEs pour « s’activer ». Avec les séances quotidiennes données par Siel Bleu, en facebook live à 14h (https://www.facebook.com/GroupeAssociatifSielBleu/), vous serez prêtEs pour la danse de l’été (spoiler) et vous découvrirez les usages méconnus du rouleau de papier toilette !
Nous en profiterons pour aborder un des impacts de l’Activité Physique Adaptée (APA) sur la santé, en particulier quand on est séropo ou/et qu’on souffre d’une maladie chronique.
Retrouvez notre plaidoyer complet sur https://lesactupiennes.fr/sport-sur-ordonnance-pour-seropos-sportons-nous-mieux
Séances
APA vs BPCO
APA et santé mentale en confinement
APA, cancers et forfaits post-soins
APA vs ostéoporose
Séance n°1 APA vs BPCO
Selon une étude récente (18 février 2020) menée par l’hôpital St Michael’s
de Toronto, les séropos sont plus concernéEs par une maladie pulmonaire obstructive
que la population générale. IlELLEs avaient un taux de BPCO 34 % plus élevé et
avaient reçu un diagnostic de maladie pulmonaire environ 12 ans plus tôt qu’en
population générale, soit à 50 ans contre 62 ans. Le tabagisme en est l’une des
raisons principales, les séropos étant pour un certain nombre fumeurSEs.
Chez les femmes séropos, il s’agirait d’un taux de 54 % plus élevé !
Aussi, le coronavirus n’épargne pas non plus les séropos. Selon une autre
étude publiée par le New England of Journal (28 février 2020) s’appuyant sur
des données chinoises et reprise par le Pr Bertrand Dautzenberg de l’Alliance
contre le Tabac, une fois le virus contracté, les fumeurEs ont 50 % plus de
risques de développer une forme sévère du Covid-19 voire très sévère nécessitant
une ventilation respiratoire, un passage en réanimation ou encore aboutissant à
un décès.
A travers notre plaidoyer pour faciliter l’accès à une activité physique
adaptée pour les séropos et autres personnes touchées par une maladie
chronique, nous défendons déjà depuis plus d’un an les bienfaits du sport sur
ordonnance. En effet, le fait de se « bouger » régulièrement un peu
tous les jours permet de diminuer la gêne respiratoire, de mieux résister à
l’effort et d’éviter les complications liées à la BPCO (Broncho-Pneumopathie
Chronique Obstructive).
Chaque jour nous relayons les séances de Siel Bleu à 14h et en profitons
pour aborder un des impacts de l’Activité Physique Adaptée (APA) sur la santé,
en particulier quand on est séropo ou/et qu’on souffre d’une maladie chronique.
Séance n°2 APA et santé mentale en confinement
Le 6 mars dernier, les résultats d’une enquête nationale
portant sur le degré de détresse psychologique de la population Chinoise suite
à l’épidémie de covid-19 ont été publiés dans la revue spécialisée,
« General Psychiatry ». Sur 52 730 répondantEs, 35 % des
répondantEs disent ressentir un stress psychologique modéré et 5,14% un stress
sévère. Les femmes présenteraient un plus haut de degré de détresse
psychologique. Les répondantEs âgéEs de 18 à 30 ans et âgéEs de plus de 60 ans
seraient les plus touchéEs.
De son côté, The Lancet, revue médicale Américaine, a publié
une analyse documentée s’appuyant sur 24 études portant sur l’impact
psychologique de la mise en confinement sur des personnes atteintes du
Syndrome Respiratoire Aigu Sévère (SRAS), du virus Ebola, de la grippe H1N1, du
syndrome respiratoire du Moyen-Orient et de la grippe équine.
En plus de nous éloigner de nos proches, de nous forcer à
nous creuser les méninges de quoi rompre avec l’ennui, de nous donner le
sentiment d’être privéE de liberté, de maximiser la peur d’être infectéE, le
confinement sur une période d’au moins 10 jours a pour effet de créer du stress
post-traumatique, de déclencher des dépressions, d’accélérer la consommation
d’alcool/drogues des mois voire des années suivant la mise en quarantaine.
Une nouvelle fois, les séropos seront d’autant plus
concernées. A l’occasion du 1 er décembre 2018, nous avions lancé la campagne
« non, le sida n’est pas une maladie chronique » qui rappelait entre
autres la vulnérabilité psychologique qui pouvait concerner un certain nombre
de séropos du fait des expériences d’isolement, de rejet, voire d’exclusion. Il
importe de rappeler que plus de la moitié des séropos sont célibataires et 8,6
% vivent seulEs avec des enfants. Aussi, la présence d’un épisode dépressif
majeur dans l’année concerne 12,9 % des séropos (ANRS 2016). La consommation
nocive d’alcool concerne 16 % des séropos (étude vespa 2).
Parmi les recommandations de l’Organisation Mondiale de la
Santé pour préserver sa santé mentale, nous sommes invitéEs à « essayer de
maintenir une routine proche de la routine habituelle ». Pratiquer une
activité physique régulière concourt à réduire le niveau d’anxiété. En effet,
une séance d’activité physique de 20 minutes serait aussi bénéfique qu’une
activité de relaxation. Les effets se font sentir juste après s’être
« bouger » et ce durant plusieurs heures après l’effort.
Séance n°3 : APA, cancers et forfaits post-soins
Dans
ce contexte de covid-19, le 18 mars dernier, le Haut Conseil de la
Santé Publique a émis des recommandations relatives à la prévention et à
la prise en charge du covid-19 chez les patientEs à
risque de formes sévères. Parmi les publics concernés, nous retrouvons
notamment les personnes concernées par une immunodépression, dont fait
partie l’infection
à VIH non contrôlé ou avec des CD4 <200/mm3.
Épidémie
mise à part, il convient de rappeler que le cancer représente la
première cause de mortalité chez les séropos, avec une part de 36% des
décès annuels, du fait de leur système immunitaire
affaibli. Aussi des facteurs de risques comme le tabagisme et la
consommation d’alcool par exemple, font que les séropos sont aussi
concernés par les cancers non classants sida, que la population générale
développe. Selon le Centre International de Recherche
sur le Cancer ( CIRC), les séropos sont dix fois plus exposéEs aux
cancers d’origine infectieuse que la population générale. IlELLEs sont
plus atteintEs de manière précoce et agressive.
Les
séropos ont 2,5 fois plus de risque que la population générale d’avoir
un cancer broncho-pulmonaire, 20 fois plus de risques de développer un
cancer du col de l’utérus, 29 fois plus de risques
d’être touchéEs par un cancer du canal anal, 7 fois plus de risques de
développer un cancer du foie, 2 fois plus de risques de développer un
cancer de la peau, 100 fois plus de risques de développer un lymphome
non Hodgkinien.
Selon
une expertise collective de l’INSERM publiée en février 2019, un
programme d’activité physique adaptée initié dès le début du traitement
du cancer améliore notamment les capacités cardio-respiratoires,
les capacités physiques et la fatigue. Et sur un plus long terme après
le diagnostic d’un cancer du sein, la pratique d’une activité physique
adaptée diminue le risque de récidive de 24 % et le risque de décès de
28%.
La
loi de Financement de la Sécurité Sociale 2020 ordonne la mise en place
d’un forfait pour un parcours global post traitement aigu du cancer. Ce
dispositif concerne les personnes ayant reçu un traitement
pour un cancer et bénéficiant d’une prise en charge d’ALD (Affection de
Longue Durée). Ce forfait qui sera mis en place et financé au niveau
local par les Agences Régionales de Santé comprend un suivi
psychologique, des consultations nutritionnelles et un
bilan d’activité physique.
Séance n°4 : APA vs ostéoporose
L’ostéoporose est définie par l’OMS comme une maladie diffuse du squelette caractérisée par une faible masse osseuse et une détérioration qualitative et quantitative de l’architecture du tissu osseux. L’ostéoporose se développe en général d’une façon diffuse mais hétérogène sur le squelette, plus ou moins marquée selon les os. Les os les plus susceptibles de se fracturer sont ceux de la hanche, des vertèbres et des poignets. Les fractures font toute la gravité de cette maladie, reconnue comme problème de santé publique.
Les personnes séropositives au VIH sont plus sujettes à l’ostéoporose du fait de l’infection au VIH, des traitements antirétroviraux et de facteurs de risques spécifiques. Le virus agit directement sur les cellules osseuses en déréglant leur activité, dérégulation également du métabolisme de la vitamine D cette fois-ci du fait des traitements antirétroviraux. Parmi les antirétroviraux, les inhibiteurs de protéases et la molécule tenofovir sont plus particulièrement connus pour cela. L’inflammation constante, à bas bruit, due à l’infection favoriserait également l’ostéoporose.
La prévalence de l’ostéoporose est plus élevée qu’en population générale*,
y compris chez les femmes ménopausées infectées, chez lesquelles elle peut
atteindre 42 % (versus 23 %).
Certains facteurs de risque sont retrouvés de façon spécifique. Il s’agit
des co-infections par le VHC, et/ou d’immunodépression (nadir de CD4 <
200/mm3).
Les autres facteurs de risque d’ostéoporose sont ceux retrouvés en
population générale : âge > 50ans, sexe féminin, antécédents familiaux,
inactivité physique, carence vitamino-calcique, tabagisme, alcoolisme, faible
poids et IMC bas, ménopause, pathologies ou traitements inducteurs
d’ostéoporose.
Selon le sport pratiqué, il est possible d’augmenter le capital osseux de
10 à 15 %, des résultats largement supérieurs à ceux des médicaments.
Il suffit de marcher (exercice en charge) au moins 30
à 40 minutes trois ou quatre fois par semaine pour assurer la protection des
os, et de rester assis moins de 6 heures par jour
Il faut privilégier les activités en charge à l’instar de la marche
prolongée, du jogging, du tennis, de la gymnastique… Les impacts transmis au
squelette, principalement au niveau des os porteurs (fémur, tibia, rachis
lombaire) exercent un effet stimulant direct sur les activités de formation
osseuse
Les moins sportifs peuvent opter pour la marche, une activité physique
qui convient à presque tout le monde. On sait que les personnes âgées habituées
à marcher régulièrement ont moins de risque de souffrir de fractures. Mieux
encore : la marche rapide et le jogging qui renforcent les jambes et la colonne
vertébrale, c’est-à-dire les os porteurs. Et à défaut de marche, on peut
encore se contenter de monter les escaliers régulièrement plutôt que de prendre
l’ascenseur…